jeudi 30 novembre 2006

Les archives clandestines du ghetto de Varsovie

30/11 17:02 :
Les archives clandestines du ghetto de Varsovie vont être exposées pour la première fois en France, témoignage unique du terrible quotidien des milliers de juifs entassés là par les nazis de 1940 à 1943, ont annoncé vendredi les organisateurs de l'exposition.

Une centaine de pièces originales parmi les 6.000 des "Archives Ringelblum" seront présentées au Mémorial de la Shoah à Paris du 15 décembre au 29 avril, grâce au prêt de l'Institut historique juif de Varsovie. Parallèlement, un livret-catalogue est édité chez Fayard tandis que se tient un cycle de plus de trente films, conférences et lectures.

Les "Archives Ringelblum", inscrites par l'Unesco au registre de la Mémoire du monde en 1999, portent le nom de l'historien Emmanuel Ringelblum autour duquel s'étaient rassemblées une douzaine de personnes pour élaborer une histoire des juifs de Pologne durant la guerre. Soigneusement cachées, elles ont été partiellement retrouvées après la guerre dans les ruines du ghetto.

"Ce que nous ne pouvions transmettre par nos cris et nos hurlements, nous l'avons enterré", écrivit Dawid Graber, 19 ans, dans son testament daté du 3 août 1942 enfoui avec une partie des archives. "J'aimerais vivre pour voir le jour où cet immense trésor sera découvert et fera éclater la vérité à la face du monde...Puisse ce trésor tomber dans de bonnes mains, puisse-t-il se conserver jusqu'à des jours meilleurs pour alerter le monde de ce qui a été conçu et commis au XXe siècle".

Dans la plus stricte clandestinité, une vaste documentation avait été amassée: documents officiels, témoignages, listes, compilation de la presse clandestine juive, textes littéraires ou oeuvres d'art. Environ 6.000 documents représentant 35.369 pages ont été retrouvés, majoritairement rédigés en polonais et en yiddish, parfois en hébreu et en allemand.

Le groupe avait pris le nom yiddish d'"Oyneg Shabbes" ("plaisir du shabbat") car il se réunissait le samedi. La plupart de ses membres sont morts dans le ghetto ou au camp d'extermination de Treblinka (Pologne).

Emmanuel Ringelblum, lui, avait pu échapper à l'Aktion ("la grande déportation" vers Treblinka de près des quatre cinquièmes des habitants du ghetto du 22 juillet au 21 septembre 1942) puis à la liquidation du ghetto, après son insurrection, en avril-mai 1943. Caché avec sa famille et 35 autres survivants dans la partie "aryenne" de Varsovie, il fut dénoncé en mars 1944. Tous furent conduits dans les ruines du ghetto et passés par les armes.

mardi 28 novembre 2006

Historiquement vrai

Ce matin dans Libération, une dame de la génération Isabelle, comme elle enfant pourchassée et enfant cachée, écrit qu’elle ne lira pas Les Bienveillantes, le bouquin de Jonathan Littel qui vient d’avoir le Prix Goncourt. Ses arguments s’appuient en partie sur que les gens disent ou ce que les critiques écrivent et elle ne veut pas que les créatifs prennent le relais des témoins. Alors ma chère Deborah on va vers l’oubli, je viens de lire Les bienveillantes et sa qualité première est d’être une sorte de re-témoingnage de ce qu’une multitude de témoins auraient pu et du rapporter. C’est un ouvrage pénible, c’est vrai que le personnage est trop subtil, comme le disent d’autres lecteurs, mais ça c’est le roman. Le bonhomme est faux, le contexte est hélas authentiquement authentique. Je me souviens des noirs nazis, en 1944 ils revenaient de Russie… et bon, j’ai vu, j’ai entendu et pour moi c’est bien que le jeune Jonathan Littell aie écrit ce monument.
Il est à lire. Dans 50 ans, quand, vous mes chers témoins seront disparus, ce sera bien de le lire. J’ai passé ce livre à Françoise, je ne lui pas fait un cadeau, ce n’est pas un cadeau à offrir à Noël, mais c’est à laisser à nos enfants. Pour se souvenir.

dimanche 26 novembre 2006

Dimanche soir à La Ravoire

Voilà le blog est là, dans un ordre désordonné, faites vos critiques, j'en tiendrai compte ou pas du tout, c'est une façon de voir les choses avec tendresse je pense.
On voulait parler à Benjamin, on ne l'a pas eu, mais on est content , il est sorti, il fait encore beau temps à Montréal. Bientôt ce seront les ciels bleus du froid hivernal et le bougre restera au chaud.

Extrait de deux livres 1 On avait des visières de toutes les couleurs 2 Je veux revoir maman ( avec mon autorisation) d'Alain Vincenot.

A vous Jonathan Benjamin Alexandre et vos cousins cousines
Quelques mots pour le dire......... Je pensais que ce n'était pas trop difficile de conclure. Avec un peu de temps Avec toutes ces émotions qui m'ont percées la peau je pensais. Je pensais pouvoir étaler une conclusion.
Je croyais pouvoir dire quelques mots bien sentis. Je voulais reprendre la formule de Benjamin : Mon rêve se serait que ma famille ne s'arrête jamais.
J'allais m'en écarter pour y revenir. Dire et écrire : tu vois elle a bien failli s'arrêter. Il s'en est fallu de peu. De si peu.
De si peu oui mais elle était là. Se battant sur tous les terrains.
Contre le chagrin, le découragement. Contre la faim. Contre le froid. Contre la fatigue.
Il fallait du pain, il fallait des sous, il fallait manger et se protéger. Il fallait protéger ses enfants. Et ses nièces. Il fallait négocier un camembert sans ticket. Il fallait courir tous les dangers. Il fallait dire à sa fille : vas tu ne risques rien. Va ma fille. Demande un peu plus de pain un peu plus de viande. Débrouille-toi. Il fallait faire confiance à une fille de 10 ans et à des garçons de 7 et 8 ans. Il fallait ne pas dépenser tous ses tickets. Cacher son étoile. Aller le soir sans étoile. Il fallait s'occuper des gamines et du bébé. Et des nièces sans parents. Il fallait donner les tickets du vin à certains voisins Pour qu'ils veuillent bien se taire. Il fallait regarder la rue. Il fallait prendre le train. Il fallait prendre le bon train. Il fallait ne pas faire pleurer la petite Il fallait demander le bon renseignement. Regarder dans les yeux le bon flic Le bon quidam. Il fallait envisager le repli. Il fallait envisager la famille qui aiderait. Il fallait monter les escaliers. Déchirer les scellés. Prendre du tissu Descendre l'escalier sans se faire remarquer. Ne pas se faire remarquer. Aller au dispensaire. Chercher un passeur. Prendre des nouvelles. Dire : il faut qu'on parte. Dire Non il faut rester, le danger est trop grand. Dire Oui très vite. Il fallait s'appuyer sur plus faible que soi.
Sur éventuellement plus fort. Sur le goy. Il fallait savoir le prix à payer. A ne pas payer. Il fallait penser au pire. A la mort. A la vie aussi. Surtout il fallait survivre.
Il fallait oublier le moins de choses possibles. Il fallait être en éveil. Toujours. Il fallait le soir aller aux nouvelles. Il fallait donner des tickets de rationnement pour un silence ou pour une cigarette. Il fallait demander et savoir insister. Il fallait décider. Il fallait coûte que coûte protéger ses huit gosses. Il fallait les faire aller à l'école. Il fallait respecter le vœu des parents déportés pour que les nièces aillent dans l'école choisie par eux.
Il fallait faire sauter les scellés et les verrous. Il fallait coudre des culottes et des pantalons. Et des rubans pour faire des flots dans les cheveux des filles.
Il fallait se mettre en danger tout en se protégeant. Il fallait prendre des risques insensés.
Tout ça et pas seulement tout ça elle l'a fait.
Cette femme au doux nom de Perla.

La Chanson de mon père, celle que j'aimais par dessus tout, il la chantait d'une manière tellement émouvante, écoutez, si vous le pouvez

LA CHANSON DE CAMIL :


La “ chanson de Craonne ” demeure la plus émouvante complainte des tranchées. La hiérarchie militaire avait offert un million de francs or et la démobilisation à qui lui donnerait des renseignements sur le ou les auteurs, sans succès.
Cette chanson fut popularisée par l’écrivain Paul Vaillant Couturier et par le Journal ~ L’Humanité ~.
Et Camil la chantait en toute occasion. C’est un soldat blessé et convalescent qui le lui a apprit. Ce soldat ne repartit pas à la guerre, il préféra se suicider en se jetant du haut de la cascade du Saut de la Cuve. Plus personne ne se souvient de son nom : c’est notre soldat inconnu.

La chanson de Craonne :

« Quand au bout d’huit jours, le repos terminé
On va rejoindre les tranchées
Notre place est si utile
Que sans nous on prend la pile
Mais c’est fini, on en a assez,
Personne ne veut plus marcher.
Et le cœur bien gros comme dans un sanglot
On dit adieu aux civelots.
Même sans tambour, même sans trompette
On s’en va là-haut en baissant la tête.


Adieu la vie, adieu l’amour, adieu toutes les femmes.
C’est bien fini, c’est pour toujours de cette guerre infâme.
C’est à Craonne, sur le plateau qu’on doit laisser sa peau :
Car nous sommes tous condamnés,
Nous sommes les sacrifiés.


Huit jours de tranchées, huit jours de souffrance,
Pourtant on a l’espérance
Que ce soir viendra la r’lève
Que nous attendons sans trêve.
Soudain dans la nuit et dans le silence
On voit quelqu’un qui s’avance :
C’est un officier de chasseurs à pied
Qui vient nous remplacer.
Doucement dans l’ombre sous la pluie qui tombe
Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes.

C’est malheureux de voir sur les grands boul’vards
Tous ces gros qui font la foire.
Si pour eux la vie est rose
Pour nous, c’est pas la même chose.
Au lieu de s’cacher tous ces embusqués
F’raient mieux d’monter aux tranchées
Pour défendre leurs biens, car nous n’avons rien,
Nous autres pauvres purotins.
Tous les camarades sont enterrés là
Pour défendre les biens de ces messieurs-là.


Ceux qui ont l’pognon, ceux-là r’viendront
Car c’est pour eux qu’on crève
Mais c’est fini car les trouffions
Vont tous se mettre en grève
Ce s’ra vot’tour, messieurs les gros,
De monter sur l’plateau :
Car si vous vous voulez la guerre
Payez-la de votre peau. »

.

samedi 25 novembre 2006

Anniversaire Jonathan

C'est bien sûr le 2 décembre, mais on anticipe un peu, alors c'est ce soir à St Jean d'Arvey . Rassurez-vous on n'oubliera pas les cadeaux, mais pour la fête Benjamin nous manquera beaucoup, il est au pays des caribous.

vendredi 24 novembre 2006

A tous les amis, les petits les grands, les enfants , les petits enfants

On se lance. Demain ou aprés demain vous trouverez des photos et des scénarios rigolos. On essaiera de vous amuser, on vous cassera les pieds. Bon on essaie.
Ce matin 25 novembre on va sur le marché de Chambery, on achetera des noix. Peut être.